Régulièrement, j'accompagnerai la publication d'une chronique sur etat-critique.com en en reprenant ici le texte et en lui ajoutant des bonus et aussi des résumés pour les amis anglophones.
From now on and on a regular basis, I will post here my latest review on etat-critique.com along with bonuses and an English version.
Enregistré au fin fond du Mexique avec quelques potes musiciens, cet album de country-rock dépouillé à la Neil Young est la première et rafraîchissante escapade solo du chanteur de Bright Eyes, sacré meilleur songwriter 2008 par Rolling Stone.
Recorded in rural Mexico with a few musicians, this Neil Young-like, country-rock album is the first and solo act of Bright Eye's leader Conor Oberst, songwriter of the year for Rolling Stone.
Premier extrait :
Conor Oberst est une figure du rock alternatif américain : beau gosse ténébreux et androgyne de 28 ans, auteur-compositeur depuis l'adolescence, puisuqu' il enregistre son premier album avec le groupe Commander Venus à 15 ans, fonde Bright Eyes à 18 avec son ami Mike Mogis. Autour de ce duo viennent se greffer des musiciens et amis occasionnels, issus de la scène indie d'Omaha, Nebraska, sa ville natale. Le groupe a connu un succès important aux Etats-Unis à partir de 2002 (dont plusieurs singles dans le top 10) avec une musique qui, autour d'une base néo-folk, explore toutes sortes de sonorités musicales, depuis le simple guitare-voix aux orchestrations chiadées, en passant par des bidouillages électroniques. Avec en prime la voix écorchée et les textes intimistes d'Oberst, auteur doué et prolifique, qui mène parallèlement un autre projet, plus engagé politiquement, avec le groupe Desaparecidos.
Entre la dernière tournée de Bright Eyes et les sessions du prochain album du groupe (qui démarrent en novembre prochain), Oberst, en possession de plusieurs chansons écrites dans les bus et les chambres d'hôtel, a donc décider de s'enfuir à Tepotzlan, dans les montagnes mexicaines, pour enregistrer son premier album solo sous son nom, dans une maison louée pour l'occasion. Avec dans ses bagages un minimum de matériel et un groupe de potes joliment rebaptisé Mystic Valley Band.
Il était beaucoup moins connu en Europe. En fait j'ai entendu parler de lui pour la première fois par Télérama, qui avait consacré un sujet aux nouveaux protest singers américains anti-Bush, où Oberst figurait aux côtés de Sufjan Stevens (à mon avis un cran au-dessus de lui), Natalie Merchant ou Mary Gauthier.
Conor Oberst started writing songs at 10, recorded his first demos at 12, his first record at 15 with Comander Venus, started Bright Eyes at 18 with his friend Mike Mogis. The band was quite popular in the USA, but much less so in Europe, although they found great supporters at Telerama, an entertainment magazine with a small but excellent music section. I didn't know Bright Eyes very much when I listened to Oberst's album, and discovered afterwards that their music was musch more sophisticated.
Oberst, a very prolific songwriter, had a stock of songs he wanted to record and decided to go record them in Mexico, after a friend told him about a magical place in the mountains not far from Mexico City. He rented a house there and cut the album with a few friends, then came back to do the mixing in his hometown studio in Omaha, NE.
Voici une video du making of de l'album, filmée et postée sur Youtube par le groupe lui-même.
The following video of the recording was posted by the band themselves on Youtube. In the beginning you can see a footage made in Tepotzlan, of so-called UFO that, in my opinion, look very much like fireworks.Il en ressort, non pas un album avec trompettes mariachis, mais ce disque très brut comparé aux productions de Bright Eyes : l'instrumentation est un basique guitare basse batterie et piano, l'ambiance, comme nous le suggère la pochette, est à la décontraction. Une formule pas évidente : dans leur plus simple appareil, les compositions ont intérêt à être plutôt bien roulées, ce qui est globalement le cas. Oberst revient aux fondamentaux, et se sort très honorablement de l'exercice, sans pour autant signer le grand chef d'œuvre de sa vie. Mais l'album dégage une belle homogénéité, due certainement aux conditions de son enregistrement, avec ce petit côté écorché dans la voix qui rappelle Tonight's The Night du grand Neil ou encore Steve Earle. Certaines compos surnagent nettement, comme ce "I Don't Want To Die In A Hospital" au tempo fifties, chanson à la Johnny Cash inspirée par un de ses amis de 75 ans. On le surnomme le nouveau Bob Dylan, mais Conor est bien mieux que cela : il est lui-même, tout simplement. Finalement, son seul vrai point commun avec ses maîtres (le quatuor Springsteen-Dylan-Johnny Cash-Neil Young) est de suivre son chemin sans s'occuper des modes et des commentaires, et sans trop savoir ce qui l'attend au prochain tournant.
As a result of this very relaxed recording process, the music is raw and simple, with drums bass guitar and an occasional piano, and put the emphasize on the songwriting, which is OK. Oberst's scorched voice, the musical cohesiveness and the dark color of the cover art make me think of Neil Young's Tonight's the Night
album. The song "I Don't Want To die (In The Hospital)" with his boogie piano à la Jerry Lee Lewis and the Johnny Cash-like lyrics, is a higlight. The song is about a 75-year old friend of Conor's.The press often considers him as the "new Bob Dylan" which might be exaggerated, but one of Oberst's best qualities is that he makes his way without caring much for fashion, just like his masters Bruce Springsteen and Neil Young. He played a couple of times with the Boss in Omaha and during the "Vote for change" tour.Pour conclure, et quelques jours après avoir écrit cette chronique, j'aime toujours bien ce disque; c'est marrant parce qu'il ne contient pas d'aussi bonnes chansons que certains des autres que je vous ai recommandés dans mes posts précédents, mais il ya une ambiance, une tonalité, quelque chose de très attachant dans cet album qui en fait tout de même un de mes favoris de l'année. Et en plus, Oberst tape pile dans le créneau de la musique que j'adore, on a les mêmes idoles, le même amour pour le rock'n roll, je veux dire celui des fifties, comme référent ultime, rock'n roll que la plupart des auditeurs d'aujourd'hui ont complètement oublié; mais ça on y reviendra car j'espère un jour attaquer une série "Hall Of Fame" en commençant, bien sûr, par Elvis Presley.